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Marcher à l’aveugle, accompagné

Marcher à l’aveugle, accompagné

La marche en aveugle, accompagné(e): un soin pour soi, pratiqué dans un cadre sécurisé.

Le contexte de l’accompagnement en marchant

La personne accepte assez facilement, lorsqu’elle est accompagnée en marchant à l’aveugle, l’expérimentation corporelle.
Il s’agit alors de mettre du corps dans la métaphore : « je vais vers mon futur mais je ne sais pas où je vais ». Voilà en effet une réflexion à la fois banale et pleine de sens… Comment ne pas la laisser trop intellectuelle?

Donc voilà la personne équipée d’un bandeau sur les yeux. Et il s’agit davantage d’une aide que d’une contrainte. En effet, marcher simplement les yeux fermés n’empêche pas les mouvements réflexe des paupières qui s’ouvrent brusquement au contact d’une irrégularité du sol par exemple.
Ainsi le bandeau permet d’avancer soit les yeux ouverts, le regard portant au centre du masque opaque, soit les yeux fermés, en gardant les paupières les plus détendues possibles, pour influencer la posture générale le moins possible.

Prise de Risque, accompagné(e)Philippe Castan marche accompagnée

Le niveau de confiance est souvent élevé envers l’accompagnant(e), souvent présent au contact dans un premier temps. Quel « contrat » passer avec son accompagnant pour lancer sa marche à l’aveugle, vers son futur inconnu? Comment exprimer concrètement et réellement ses besoins?
Parfois quelques secondes d’ajustement humain, parfois plusieurs longues minutes à tâtonner avant qu’un mouvement ne débute. Tantôt un très haut niveau de confiance donné a priori et un relâchement perceptible du corps, tantôt une crispation de la posture et des difficultés à s’accorder.
L’un a envie de guider, l’autre a envie d’entendre, un troisième tient le bras, un quatrième « descend » dans la pleine sensation de ses pieds et veut être autonome.
Sans compter celui qui ne parvient pas à bouger… Je me souviens de cette cliente s’étant en permanence plainte de vivre avec une personne qui ne lui laissait aucune initiative, exprimant son besoin de liberté et qui, une fois à l’aveugle, restait immobile en demandant « bon, où est-ce qu’il faut que j’aille maintenant? », puis pestait contre son accompagnateur qui ne « l’aidait » pas!

La conscience de ses sens

La vue, sens synthétique et premier par excellence, n’est plus là. Elle ne transmet plus d’informations au corps ni aux autres sens, qui soudain s’aiguisent différemment.
Et puis nous sommes en marche, non pas à méditer immobile ni concentrés à l’écoute d’une musique dans une pièce, mais en milieu naturel, où toutes sortes de sons inhabituels se manifestent, où l’irrégularité du sol est souvent permanente, où le corps peut à chaque instant entrer en contact avec un arbre, une pierre, un courant d’air. Les canaux perceptifs préférentiels de chacun s’activent et s’amplifient (auditif, kinesthésique, olfactif, voire…gustatif!).

Découvertes de soimarche à l'aveugle

L’expérience se prolonge, parfois plusieurs dizaines de minutes. Par exemple, je me souviens d’un client qui a marché plus d’une heure ainsi, sa main droite tenant une sangle de mon sac à dos. Alors, nous avons alors longuement parcouru les trottoirs d’une banlieue, croisant de nombreuses personnes étonnées.
Le vécu d’une sensation grandissante de bien-être est fréquent – la vue serait-elle le vecteur principal des peurs?

Je me souviens de cette personne qui décrivait un parcours un peu « erratique », ayant perdu toute orientation, n’ayant plus aucune sensation de vers quelle direction marcher, et « se reconnaissait » parfaitement dans ce mouvement.

Aussi, je me souviens de cette cliente qui , dès les yeux bandés, rentrait dans un monde d’images fortes. Ces images lui étaient inconnues, mais se remplissaient de sens ensuite. Nous aurions pu marcher sur n’importe quel chemin je pense, tant ce monde d’images était actif et dominant pour elle.

Sortir de l’expérience

Revenir à sa vue n’est pas toujours aussi simple. Déjà se réaccoutumer à la lumière, retrouver un mouvement qui prenne la vue en compte. Souvent la personne se retourne et regarde le chemin qu’elle a parcouru. Elle a gardé trace des sensations fortes vécues. Un relâchement corporel s’exprime souvent, ainsi que l’étonnement d’avoir d’emblée ressenti une grande confiance en son accompagnant(e)

Le « Cheminogramme », un support d’expression de son chemin

Le « Cheminogramme », un support d’expression de son chemin

Le Cheminogramme, médiateur entre vous et l’accompagnant

Revenir sur son parcours de vie d’une façon originale et sans trop de contenus, n’est pas chose aisée.
Partager ce parcours de façon rapide et efficace demande en principe temps et énergie.
Enfin explorer sa façon personnelle de cheminer et vers où orienter ses pas demande une approche précise.

Depuis plusieurs années, je propose le Cheminogramme à mes clients, ce travail sur la notion de cheminement. Il s’agit d’une expérience complète : corporelle, émotionnelle, graphique, symbolique, réflexive.
Le processus du Cheminogramme se déroule en plusieurs phases successives.

1ère phase : mettre en forme, dans une expression non verbale, avant la marche accompagnée

J’envoie des consignes au client. Il met en forme de façon graphique sur un support (papier, carton, tablette, etc.), son chemin de vie personnel ou professionnel. Dans un premier temps depuis un « début » jusqu’à « Ici et maintenant ».
Principalement, il s’agit d’être attentif à la forme de son chemin. Large ou étroit, épais ou fin, rectiligne ou sinueux, délié ou accidenté, interrompu ou continu, un ou multiple, etc. et de le restituer.
Il peut aussi être pertinent d’y faire figurer différentes balises qui se sont trouvées sur leur chemin. Eventuellement des personnes, des évènements, des lieux, des objets, etc. et de leur donner également une forme.
Enfin, certaines personnes trouvent judicieux de faire figurer la météo autour de certaines parties de leur chemin. Je les y invite.

Les clients viennent marcher avec la première phase de ce Cheminogramme et de quoi compléter, modifier (crayons, gommes, feutres, etc.).
Ce travail préparatoire est annoncé comme personnel et non divulgué, jusqu’à la marche. Ce dernier point est particulièrement valide pour les membres d’un couple ou d’un groupe qui vont marcher ensemble.

Phase 2 : partager en marchant accompagné

Arrive le moment dans l’itinérance où les conditions sont réunies pour travailler cette matière préparée (météo correcte, parcours permettant la place pour un côte-à-côte, etc.). J’invite alors la personne à prendre le support et elle m’en expose les éléments qu’elle souhaite, tout en marchant ensemble. Alors certains choisiront en priorité le récit, d’autres le pourquoi des formes, des symboles, etc.
La relation au travers du partage de ce médiateur, de ce support, tout en marchant peut se déployer. A ce moment-là, je peux m’engager dans mes ressentis, mes compréhensions, etc. Le client revisite son chemin en exprimant. L’essentiel du travail s’effectue dans les décalages entre ce qui est dessiné et dit par le client d’une part, et d’autre part dans ce que je vis « entre » ce que je vois et ce que j’entends.

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En fin d’échange, je m’attarde sur Ici et Maintenant, et « ce qui se passe depuis que nous avons démarré l’itinérance ». En fin de séance, je précise que je vais lui demander de trouver un temps pour mettre en forme le chemin entre Ici et Maintenant et « la fin du chemin » (le haut de la page).
La séance du jour s’arrête là, la personne marche seule et poursuit son assimilation, tout en commençant à construire une représentation de la suite.

Phase 3 : poursuivre le chemin

Le lendemain ou le jour suivant, nous démarrons la séance de la même façon : faire sortir le support, présenter, partager.
Jusqu’ici, dans 99% des cas, le dessin de la suite diffère nettement de celui du « chemin jusqu’ici ». Cette différence traduit les projections, objectifs, buts, demandes du client, ainsi que l’assimilation du travail de clarification et priorisation qui est en cours pendant l’itinérance.

Phase 4 : la marche accompagnée, en aveugle

Je fais revenir le client dans la représentation du support de son chemin « à partir de maintenant ». Je pose que nous allons pratiquer « réellement » la métaphore de « je m’avance sur un chemin que je ne connais pas encore, je ne sais pas encore où je vais ». Le client va porter un bandeau sur les yeux et je vais assurer la sécurité et l’accompagner.
Un temps de régulation, de transaction, de « contrat », va avoir lieu sur la meilleure façon pour le client d’être accompagné par moi une fois les yeux bandés. Les postures qui lui semblent justes étant trouvées, nous nous mettons en marche, le client trouve son rythme, sa façon de cheminer.
Je lui propose de plus en plus d’autonomie, jusqu’à me détacher de lui et me positionner en face, en marche arrière . Je peux ainsi me synchroniser et syntoniser sur cette posture. En expérimentant ce que je vis, je propose au client des modifications de posture pour encore gagner en fluidité et autonomie.Cheminogramme

Je vérifie avec lui son niveau de confort, puis lance un expérientiel avec ce qui émerge. Ainsi il peut « s’autoriser à » tester quelque chose de nouveau « puisqu’il est accompagné ». Ce peut être éventuellement en lien avec le dessin (choix entre plusieurs chemins, risques sur le chemin) et/ou ce que nous avons déjà mis en dialogue.
Quoi qu’il en soit je l’accompagne dans cet expérientiel, dans l’amplification, toujours en assurant la sécurité. Car ma priorité est dans la facilitation de l’expérience de vivre de la façon la plus complète l’Ici et Maintenant (sensations, émotions, sens).

Conclusion :

En sortie de cycle, nous nous sommes arrêtés et je demande à la personne de retirer le bandeau. J’ai une attention particulière à laisser le temps nécessaire à son re-contact avec l’environnement : souvent la personne veut vérifier le chemin qu’elle vient de parcourir, valider qu’elle a bien marché ce qu’elle a vécu en quelque sorte. Cette expérience peut durer de quelques minutes à plus d’une heure, en fonction des personnes.
En l’absence de vue, les autres sens sont particulièrement stimulés (perception et proprioception)

J’incite le client à faire part de ce qui lui reste de l’expérience, en dépliant au maximum son Ici et Maintenant.

Emission : la marche thérapeutique, RCF

Emission : la marche thérapeutique, RCF

Emission : la marche thérapeutique, le mercredi 10 mai 2017 sur RCF Anjou

marche thérapeutique

Philippe Castan intervient régulièrement lors de l’émission hebdomadaire « Un temps pour soi », sur RCF Anjou.
Cette fois, l’animatrice Dominique Bourdon lui propose d’évoquer sa pratique d’accompagnant. L’occasion de rentrer dans le vif du sujet de « l’itinérance-thérapie », une marche thérapeutique prolongée.

Lien vers l’émission : https://rcf.fr/vie-quotidienne/psychologie/la-marche-therapeutique-avec-philippe-castan

Bonne écoute!

 

Ca m’intéresse : les bienfaits de la marche

Ca m’intéresse : les bienfaits de la marche

Chemin Aidant® participe au numéro spécial du mensuel Ca m’intéresse en Mai 2017, dans le dossier spécial sur « Les Bienfaits de la Marche »

Philippe Castan

En collaboration avec la journaliste Julia Zimmerlich:

Bienfaits de la marche : « Elle aide à libérer la parole et les émotions »

« La walk and talk therapy est née en 2005 aux Etats-Unis, le jour où le psychologue Clay Cockrell suggéra à un patient surbooké un rendez-vous dans un parc de New York. En France, le coach et thérapeute Philippe Castan a fondé la structure Chemin Aidant® (cheminaidant.com). Le temps d’une marche de trois à neuf jours, il accompagne des personnes, seules ou en petit groupe. « Je sors le client de son environnement habituel et l’amène dans le mouvement. Je marche à coté de lui ou légèrement en retrait. La parole se libère, le patient ne subit plus le regard de l’autre. » A chaque fois, le thérapeute veille a construire un parcours porteur de sens pour le patient. Pour accompagner un passage à la retraite, l’itinéraire pourra se terminer par une arrivée au lieu dit La Retraite, dans la Sarthe. Avec les couples, ils marchent entre deux lieux-dits L’Espoir (Maine et Loire), en passant par La Jalousie ou La Monnaie. « Après un ou deux jours de marche, la fatigue du corps abaisse les barrières psychologiques, la réflexion se met à flotter. La personne devient plus ouverte à son environnement. Des liens peuvent alors s’opérer entre le paysage et son cheminement intérieur. La vision d’un arbre seul au milieu d’un grand plateau désertique peut renvoyer un patient à sa propre solitude par exemple et provoquer une décharge émotionnelle. La marche amène aussi vers des questions existentielles sur la liberté, les limites, le sens de la vie. »

Bienfaits de la marche Philippe Castan

La marche, la solution pour aller mieux ?

La marche, la solution pour aller mieux ?

« La Marche est-elle la solution pour aller mieux? »

Radio Notre DameMardi 18 avril 2017.
L’émission quotidienne En quête de Sens, Radio Notre Dame » , animée par Sophie Nouaille de 9H à 10H. Elle est cette fois consacrée à la thématique: « la marche est-elle la solution pour aller mieux « ?

ECOUTEZ

Philippe Castan y intervient, aux côtés d’autres praticiens de la marche accompagnée.
De plus en plus de média s’intéressent à tous les aspects liés aux bienfaits de la marche. Outre ceux qui décrivent les mieux-être apportés par la pratique de la marche en solitaire, nous aborderons ici ceux du « marcher avec », accompagné(e) par des praticiens spécialisés.

Une nouvelle voie s’ouvre qui permet aux personnes en difficulté de s’adresser à des tiers pour traiter de leurs questionnements privés et professionnels, à la fois dans un cadre confidentiel et dans le mouvement naturel de la marche : outre le travail sur soi, la mobilité et la respiration viennent booster l’initiative de mieux-être.

Prendre soin de soi par la marche (Pèlerin Magazine)

Prendre soin de soi par la marche (Pèlerin Magazine)

Prendre soin de soi par la marche accompagnée
« La marche guérit le corps et l’âme » (Article de Pèlerin Magazine du 30 mars 2017)

Simultanément à l’organisation du 3ième Forum des chemins de pèlerinages du vendredi 31 mars au dimanche 2 avril, #Pèlerin Magazine propose cette thématique et présente les initiatives et points de vue d’auteurs ou de marcheurs, ayant décidé de prendre soin de soi lors d’itinérances en marchant.
Outre les vécus de personnes ayant connu des processus de guérison lors ou suite à de longues marches, #Chemin Aidant y fait intervenir l’une de ses clientes lors de la table ronde et y présente le point de vue particulier du « marcher avec ».

Intervenants marche qui guérit Philippe Castan Chemin Aidant
Philippe Castan: « Clarifier, choisir »
« J’ai réalisé la force de la marche comme thérapie lorsque je suis parti en chemin, à la suite d’un burn-out. J’ai changé de métier, me suis formé à la psychothérapie. En tant que psy et coach, j’accompagne sur des chemins des patients qui veulent surmonter un deuil, une rupture, qui changent de cap, préparent leur retraite. La marche fait surgir des questions existentielles telles la mort, la finitude…qui nous taraudent en coulisses. L’aide d’un tiers aide à y voir plus clair »

Intervenants marche qui guéritIntervenants Marche qui guérit

Contribution à une Gestalt-thérapie itinérante

Contribution à une Gestalt-thérapie itinérante

« Contribution à une Gestalt-thérapie itinérante »

C’est le titre de l’écrit de Philippe Castan, au sein du processus d’obtention du certificat européen de Gestalt-thérapie.

Le 24 février 2017, Philippe Castan mettra en dialogue sa pratique « d’itinérance-thérapie » auprès des professionnels de la psychothérapie gestaltiste.
Il y présentera sa pratique et les dispositifs de marche accompagnée itinérante qu’il propose à ses clients, dans le cadre particulier qui est le sien.
Il s’agit là d’une étape dans le processus officiel de certification européenne  finale délivrée par l’EAGT (European Association of Gestalt Therapy).

Résumé

Le label Chemin Aidant®, que j’ai déposé est un accompagnement « d’itinérance-thérapie », de Gestalt-thérapie en marchant : une pratique, différente de celle d’un cabinet, et qui ouvre le champ de la Gestalt-thérapie en prenant appui sur le support de l’environnement extérieur avec lequel le client et moi-même sommes en relation dans le mouvement de la marche.

Ce dispositif, à la fois ancré dans une pratique humaine probablement archaïque et éternelle, ouvre des avancées contemporaines à l’accompagnement Gestalt-thérapeutique, à condition d’y intégrer la professionnalisation de la Gestalt-thérapie.

Le métissage entre une pratique humaine ancienne et les réalités théoriques d’une pratique gestaltiste actuelle permet de créer des outils, tel que le « Cheminogramme », qui permet de mettre en lien vivant le sens et le vécu corporel du cheminement du client.

Mots-clés : dispositif thérapeutique, « Cheminogramme », vide fertile, unité organisme/environnement, itinérance

Tribune de l’Assurance : marche vers La Retraite

Tribune de l’Assurance : marche vers La Retraite

Pour vivre heureux sa retraite, mieux vaut s’y préparer

Tribune de l’assurance

Retranscription de l’article de Florence Duflot, chef de rubrique Tribune de l’Assurance du 01/02/2017

Partenaire en retraite complémentaire et en protection sociale des professionnels de la culture, de la communication et des médias, le groupe Audiens les accompagne aussi au moment du passage à la retraite. Exemple choisi avec son action « Marche vers la retraite ».

 
 
   

Le groupe de protection sociale Audiens ne le dément pas. Les personnes qui travaillent dans les milieux de la culture, de la communication et de la presse s’investissent beaucoup dans leur métier. Lorsqu’elles approchent de la retraite, elles se questionnent et ont besoin d’être accompagnées. Ce passage n’est pas toujours facile à aborder ni à gérer. Se poser et réfléchir à la façon dont on va le préparer et construire de nouveaux projets de vie est la raison d’être d’une « Marche vers la retraite » que propose Audiens aux futurs retraités. Le stage s’étale sur deux jours dans le Perche Sarthois (regroupement de collectivités locales dans la Sarthe) qui se termine au lieu-dit « La Retraite ».

Une action originale qui a été lancée en 2013 par la direction de l’action sociale. Et qui s’inscrit dans le plan de prévention Agirc Arrco pour le bien vieillir. « Trois conditions doivent être réunies pour rester en forme et bien vieillir : maintenir le lien social, garder une activité intellectuelle et pratiquer une activité physique, affirme Henri Bignalet, directeur du pôle social & individus. Pour monter cette opération, nous avions été approchés à l’origine par un binôme, Philippe Castan, praticien de l’accompagnement et coach professionnel, et Olivier Lemire, écrivain voyageur. Nous avions été intéressés par leur concept de marches entrecoupées d’exercices et nous l’avons testé avant de le déployer. Nous y associons un membre du pôle social & individus de notre groupe, car il nous semble important que les participants puissent avoir un interlocuteur compétent à même de répondre à leurs questions d’ordre pratique, administratif et sur leur relevé de carrière. »

Durant deux jours, de 6 à 14 personnes, selon la taille du groupe, échangent tout en parcourant une douzaine de kilomètres par jour à pied pour atteindre le lieu-dit « La Retraite ». Le parcours est varié et vallonné, parsemé de prairies, bocages, de zones de culture, de bois… Cette marche ne représente aucune difficulté particulière. Simplement, il faut porter son sac à dos avec son pique-nique du premier jour et ses affaires personnelles pour la nuit et le lendemain. Les personnes habituellement sportives avalent les kilomètres sans s’en rendre compte. Les autres ressentent au pire des courbatures qui s’effacent après une douche ou un bain chaud et une bonne nuit de sommeil à l’étape du soir : un ancien moulin transformé en gîte et chambres d’hôtes, le Moulin Diverny près de Montmirail (Sarthe), qui accueille groupes et séminaires. Calme et confort assuré !

Des marches entrecoupées d’exercices…

Le trajet en train de la gare Montparnasse à La Ferté-Bernard (Sarthe), à peine deux heures, permet au coach professionnel et à l’écrivain voyageur d’évoquer leur parcours et d’expliquer leur rôle tout en déroulant le programme. Ensuite, chacun se présente et se voit remettre un carnet de route. Chaque personne est invitée à décrire ce qui lui paraît être une retraite heureuse, les atouts dont elle dispose pour la vivre pleinement et ce qu’elle attend de ces deux jours à venir. Puis, elle renseigne dans des tableaux sur une échelle de 1 à 10 son degré d’avancement quant à ses futures activités, futur lieu de vie, vie de famille, de couple, mode de vie et rôle social et développe un point évoqué dans l’un des tableaux sur lequel elle désire échanger.

A l’arrivée à La Ferté-Bernard, un taxi conduit le groupe à son lieu de départ, à l’orée d’un bois. Des échauffements physiques et étirements sont destinés à mettre en jambe les participants. Histoire aussi de les mettre dans le bain, Philippe Castan demande à chacun s’il se souvient de la première fois qu’il a marché et où. La première journée est ponctuée le matin de marches/exercices d’abord par deux. Chaque membre du binôme constitué confie par exemple librement à l’autre ce que la retraite lui évoque. Puis, l’autre partenaire en fait une synthèse et la présente au groupe. Une seconde séquence de marche par deux consiste avec un autre partenaire à retracer son parcours professionnel, analyser s’il a été mouvementé, jonché de ruptures ou plutôt linéaire sans à-coups ; puis à le dessiner et à le commenter devant le groupe. Aucun jugement n’est porté, mais les langues sont amenées à se délier et les échanges sont très riches. Chacun se prête au jeu avec plaisir et enthousiasme. L’ambiance est conviviale et décontractée. L’après-midi, une autre séquence de marche a lieu cette fois par trois sur la thématique de la liberté et de la responsabilité. Le marcheur du milieu fait part de son projet aux deux autres, qui pour l’un défend le principe de sa liberté et pour l’autre le principe de sa responsabilité. La difficulté consiste à trouver le juste équilibre.

…et de partages

Le dîner autour d’une table gourmande permet de poursuivre les échanges et de rencontrer le responsable retraite. Ceux qui le souhaitent peuvent prolonger la soirée en écoutant le récit de voyage poétique et humoristique de l’écrivain voyageur, Olivier Lemire, spécialiste des toponymes, diapos à l’appui. Celui-ci a parcouru plus de mille kilomètres à pied à travers la France, s’intéressant à l’histoire des lieux-dits traversés et de leurs habitants, de « la Vie » à la « Mort » en passant par  « l’Inquiétude », « la Beauté », « la Conscience », « le Bonheur »… De quoi rêver toute la nuit.

Le deuxième jour, la marche du matin est libre et silencieuse. Elle fait halte au lieu dit « la Retraite » pour une pause photo et l’expression d’un premier ressenti. Après un déjeuner champêtre dans une auberge locale, un dernier jeu de rôle en extérieur par deux est proposé aux participants sur la thématique de l’accompagné et de l’accompagnant. L’un a les yeux bandés et doit marcher sur un terrain accidenté accompagné de son partenaire. Puis il change et se met dans la peau de l’accompagnant. Une façon de se reconnaître plus à l’aise dans l’une ou l’autre des situations et de s’avouer si l’on a besoin ou non d’un accompagnement pour franchir le pas de la retraite.

Depuis 2013, le groupe Audiens organise 5 à 6 marches vers la retraite par an avec en moyenne une dizaine de participants par groupe. Elles ont lieu en avril/mai et en septembre/octobre. Ceux qui s’inscrivent ont fait carrière dans le spectacle, l’audiovisuel, la communication, la télévision et la presse. D’où une variété de parcours et d’expériences professionnelles. « A l’issue de cette marche altruiste, faite de partages, les participants se disent ressourcés et énergisés pour entreprendre autre chose », observe Henri Bignalet. Ils portent un regard positif sur leur avenir même s’ils n’ont pas eu réponse à toutes leurs questions. En général, ils reviennent enchantés et la plupart demandent à garder le contact avec les groupes de marcheurs. » En 2015 par exemple, un rallye parisien leur a permis de se retrouver.

La « Marche vers la retraite » est financée sur les fonds sociaux du groupe Audiens au titre des orientations prioritaires. Une modeste participation de 50 € est demandée à chaque participant. De quoi en séduire encore bon nombre !

Forum des chemins de pèlerinage, 1er avril 2017

Forum des chemins de pèlerinage, 1er avril 2017

Philippe Castan intervient le 1er avril 2017 au 3 e Forum des chemins de pèlerinage

Réservez vos dates pour cette manifestation annuelle au Forum 104 (104 rue de Vaugirard –75006 Paris), qui devient le carrefour des chemins de pèlerinage.

2 tables rondes:
« Le chemin qui guérit » avec Bernard Ollivier, Claire Colette et Nicolas de Rauglaudre.
« On ne revient pas comme on est parti »– Stands d’associations et dédicaces de livres, exposition de l’association Seuil, remise du Prix Pèlerin du témoignage (mention «En chemin») à Bernard Ollivier et Bénédicte Flatet, «Messe du pèlerin», repas festif, jeu de piste dans Paris sur les traces des pèlerins du Moyen Age. Un événement coorganisé par l’hebdomadaire Pèlerin et le Forum104.
P1150801

Rens : 01 45 44 01 87 (Forum104) – itinera@club-internet.fr – www.pelerin.com (rubrique
« Pèlerinages ») et www.forum104.org (rubrique « Programme du Forum104 »)

Pré-programme:
Vendredi 31 mars 20 h – 22 h
Soirée « Marcher pour se reconstruire » : la réinsertion des jeunes en difficulté par la marche, avec l’association Seuil. Film, témoignages, échanges, en présence notamment de Bernard Ollivier, écrivain, fondateur de Seuil.

Samedi 1 er avril
10 h 30 – 12 h 30 1 e table ronde – « Le chemin qui guérit. » Avec, notamment : Bernard Ollivier (auteur de
Longue marche, fondateur de Seuil), Claire Colette (auteur de Compostelle. La saveur du chemin, fondatrice de l’association belge En marche !), Nicolas de Rauglaudre (auteur de Journal d’un unijambiste sur le chemin de Compostelle) et les « Marcheurs de l’espérance» (Secours catholique). Table ronde animée par Gilles Donada, auteur du Blog des marcheurs.
12 h 30 – 14 h Pique-nique tiré du sac.
14 h 30 – 19 h 2 e table ronde – « On ne revient pas comme on est parti. » Cinq pèlerins racontent leur retour à la vie « normale ». Table ronde animée par Catherine Lalanne, journaliste à Pèlerin.
Pilgrim Speed Dating : l’actualité des chemins de pèlerinage en 30 projets… et 30 minutes.
Remise du Prix Pèlerin du témoignage (mention « En chemin ») à Bernard Ollivier et Bénédicte Flatet pour Longue marche, suite et fin.
Visite des stands et dédicaces de livres autour d’un verre de l’amitié.
19 h 15 – 22 h World Café à l’Auberge du Chemin : échanges autour d’un repas ludique et festif.

Dimanche 2 avril
10 h 30 – 12 h 45 Messe du Pèlerin célébrée par le P. Dominique Lang, chapelain du Forum104, journaliste à Pèlerin.
Apéritif et visite de l’exposition « Marcher pour s’en sortir » : la réinsertion des jeunes en
difficulté par la marche, avec Seuil.
12 h 45 – 14 h Pique-nique tiré du sac.
14 h 30 – 17 h 30 Jeu de piste dans Paris de 7 à 77 ans sur les traces des pèlerins du Moyen Age : une balade culturelle, festive et familiale accompagnée par Béatrice Hignard, guide conférencière.

Organisation : l’hebdomadaire Pèlerin et le Forum104, en partenariat avec la communauté chrétienne de la chapelle Notre-Dame- des-Anges au Forum104, le forum belge « En marche », Compostelle 2000 et le site web Ephatta
Rens. : 01 45 44 01 87 (Forum104) – itinera@club-internet.fr – www.forum104.org (rubrique « Programme du Forum104 ») et www.pelerin.com (rubrique « Pèlerinages »)

(Programme indiqué sous réserve de modifications ultérieures.)

Quand Sciences Psy s’intéresse à la marche

Quand Sciences Psy s’intéresse à la marche

Une marche pour travailler. Dans son dernier numéro de 2016, le magazine Sciences PsySciences Psy
consacre une revue résumée de travaux scientifiques au thème « cerveau bouge-toi ». Diverses questions y sont traitées, encourageant par exemple les environnements où proprioception et mouvement sont combinés pour augmenter la mémoire de travail, stimulant le mouvement dans l’évolution de l’apprentissage des enfants, mais aussi…travailler debout, et en marche!
L’auteur de ce site a, dans ses fonctions managériales, il y a déjà près de 15 ans, décidé un jour de supprimer tables et bureau pour installer une petite table haute de bar, y poser son PC portable, son agenda et son téléphone, être debout et y recevoir ses collaborateurs debout. Cette expérience a duré plus de 3 ans et a porté ses fruits : diminution du Je-Cela au sens de Buber, rapport plus personnel, concision, clarté des questions, meilleure préparation, meilleure qualité de décisions, etc.

Cet article décrit: « on ne peut que penser à l’équipement du « marcheur-programmeur » (version post-moderne du « chasseur-cueilleur ») de Benoît Pereira da Silva, qu’il a présenté dans le cadre de Lift France en 2014! Pour ce développeur activiste de la santé, il faut accorder la transformation radicale de nos modes de vie à notre réalité biologique. C’est un impératif de santé publique. En 2009, il a entendu parler des bureaux debout et lu les témoignages d’informaticiens qui étaient passés au bureau debout, voire au bureau marchant en y ajoutant un tapis roulant. L’essai de Frédéric Gros « Marcher une philosophie », et le livre de James Levine « Get up », dans lequel il relate l’origine de sa lutte contre la posture assise. Inspiré de cette expérience, mal à l’aise avec sa prise de poids, il décide de travailler de bout, puis acquiert un tapis de marche pour ne plus travailler qu’en marchant.Il faut établir les liens entre notre activité physique et nos capacités de raisonnement. Ce nouveau courant de recherche est en plein essort. On ne peut clore le débat ici sans faire référence aux travaux de Francisco Varela, qui ont bousculé les théories en vigueur en introduisant la notion « d’énaction », qui est une façon de concevoir l’esprit en mettant l’accent sur la manière dont les organismes et les esprits humains s’organisent eux-même en interaction avec l’environnement. »