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Jean-Bernard Gauci, un psychanalyste qui accompagne en marchant

Jean-Bernard Gauci, un psychanalyste qui accompagne en marchant

Le 12 novembre, nous échangeons avec Jean-Bernard Gauci, psychanalyste et philosophe, qui propose à ses clients des promenades thérapeutiques dans les jardins de Paris.

Au travers de l’article paru sur sa pratique dans Psychologies.com, je suis interpellé par la nette prise de position de Jean-Bernard Gauci : » Si la psychanalyse aide à être en paix avec soi-même, elle doit aussi permettre de mieux vivre le poids du regard des autres. A l’extérieur, dans un parc, nous sommes au milieu d’eux. C’est là qu’est notre place : au contact de nos contemporains. Pas dans notre souffrance. »

Notre entretien est centré sur notre point de vue des bienfaits d’ordre psychologique qu’apporterait la marche accompagnée. Jean-Bernard me parle, au lieu du terme « bienfait », d’une plus grande « efficience » de la cure psychanalytique, pratiquée en marchant. Il évoque 2 axes majeurs sur lesquels il mesure cette efficience  avec ses patients:

– La diminution puis disparition de la plainte liée à la souffrance

– le (re) contact avec la réalité de l’environnement

 

Psychanalyse en marchant : « Mahler d’un pas mesuré », de Pierre-Henri Salfaty

Psychanalyse en marchant : « Mahler d’un pas mesuré », de Pierre-Henri Salfaty

Sigmund Freud et Gustav Mahler, une psychanalyse-éclair, en marchant!

Un éclairage inédit sur la vie et l’oeuvre de Mahler, revisitées à travers la mise en scène de son unique rencontre avec Sigmund Freud. Dans le même mouvement, Freud explique à Mahler qu’il est impossible de faire son analyse en 1/2 heure devant la taille et la complexité de sa demande, et l’entraîne dans une marche accompagnée de 4 heures, qui sera leur seule séance et s’avèrera déterminante.

A voir par exemple sur : Psychanalyse en marchant, Sigmund Freud, Gustav Mahler

« D’un pas mesuré » : telle est l’indication que donne Mahler au début du premier mouvement de sa Symphonie n° 5. Celle-ci s’ouvre par une marche funèbre monumentale. La fanfare de trompettes est sans doute un lointain souvenir de l’époque où Mahler, enfant, entendait les appels de la caserne d’Iglau et assistait aux défilés militaires devant la maison de ses parents. Une maison qu’il fuyait, refusant d’assister aux coups terribles que son père portait à sa mère, jusqu’à l’en faire boiter. Cet insupportable traumatisme, Mahler finira par l’évoquer avec Freud lors d’une rencontre mémorable qui bouleversa sa vie.
Les deux hommes se sont promenés un jour d’août 1910. Une longue balade… d’un pas mesuré. Une promenade psychanalytique qui dura quatre heures, et que nous font revivre ici trois comédiens, parmi lesquels Eric Frey, dont la ressemblance dans le film avec le compositeur est souvent troublante.

 

 

« A dangerous method » de D. Cronenberg

« A dangerous method » de D. Cronenberg

Film, 2011, où l’on voit une séance en marchant, entre le médecin Jung et sa patiente Spielrein, dans le parc du célèbre hôpital Burghölzli de Zürich. En temps normal il pratique sur 2 chaises, l’une derrière l’autre, lui assis derrière sa patiente, dans une pièce. Là, durant ce que l’on pourrait croire être une promenade, une situation particulière, côte à côte et en mouvement, créée par l’environnement, lui révèle le trouble de sa patiente.

Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d’hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina rentre en contact avec Sigmund Freud…

Réalisé par le canadien David Cronenberg, ‘A dangerous method’ (2011, 93mn), tourné en Suisse, Autriche et Allemagne, d’après une pièce du dramaturge britannique Christopher Hampton qui s’est inspiré d’un roman de John Kerr, met face à face 2 psychiatres aux débuts de la psychanalyse : le protestant suisse alémanique Carl Gustav Jung (1875-1961) et le juif autrichien Sigmund Freund (1856-1939) au début du siècle dernier.

A Zürich en 1904, le médecin Carl Gustav Jung (interprété par le germano-irlandais Michael Fassbender), marié à une femme extrêmement riche, accueille dans l’hôpital qui l’emploie la russe Sabina Spielrein (la britannique Keira Knightley), une juive masochiste fort instruite, étudiante en médecine, qui a été humiliée pendant toute son enfance par un père pervers. Il décide de tenter de l’aider en pratiquant la guérison par la parole imaginée par Sigmund Freud (l’américano-danois Viggo Mortensen). Avec le temps et grâce aux sensibles progrès accomplis par sa patiente, il finit par lui proposer de devenir son assistante. En 1906, il se rend pour la toute première fois à Vienne pour y rencontrer Freud, qui voit rapidement en lui son possible successeur et lui confie l’un de ses patients (le français Vincent Cassel), un homme fantasque et névrosé, pervers et dangereux, qui va avoir une certaine influence sur Jung. A partir de là, les deux hommes ne vont cesser de correspondre et de se voir occasionnellement, à Zürich comme à Vienne (ils se rendront même ensemble aux Etats-Unis pour y porter la peste psychanalytique), mais la fermeture de Freud et l’ouverture de Jung ne vont-elles pas compromettre leur amitié ?

Ce formidable film sur l’instinct, l’intelligence et l’intuition qui voit trois hommes et une femme tenter de rendre leur liberté à ceux qui l’ont perdue, faisant ainsi évoluer une science alors encore nouvelle, est un étonnant jeu du chat et de la souris entre personnages assez pervers qui devient rapidement un choc destructeur et, forcément, à partir de là, régénérateur.