CHEMIN AIDANT, CE A QUOI JE CROIS

CHEMIN AIDANT, CE A QUOI JE CROIS

Chemin Aidant®, ce à quoi je crois

« Je regarde d’abord, dans l’humain à côté de qui je vais peut-être marcher bientôt, ses yeux (je vérifie ainsi qu’il soit vivant), puis les imperfections, les cicatrices, les fêlures, les rides, les accidents, d’abord de son visage. Sa capacité à se montrer ainsi imparfait est pour moi une preuve de son humanité.

J’essaie ensuite de percevoir « l’animal en lui », son corps qui se meut, les émotions qui s’expriment, l’utilisation de ses sens. L’immobilité, la froideur et l’atonie sont des signes de mort de l’humain pour moi. J’ai besoin de le voir marcher, cela me rassure.

Je pose -et je crois- qu’il a en lui un objet « chemin », qu’il a parcouru jusqu’à cet instant. D’ailleurs, sans ce chemin, qui serait-il ? Ce chemin comme une forme d’une part de son passé, de son histoire, mais aussi de sa façon individuelle de cheminer, avec ses lignes très personnelles, ses tracés, ses accidents, ses balises, ses paysages, comme une tentative de représentation de son chemin de Self.
Je pose – et je crois- qu’il est venu travailler avec moi avec la volonté de prendre un autre, un nouveau chemin, voire plusieurs.

Je vérifie qu’il réfléchit, échange sur ses pensées, ses points de vue, ses croyances. Je veux évaluer ses capacités à accepter -et travailler avec- les métaphores du cheminement. Je les considère comme des sources inépuisables de réflexion et de prise de conscience, si l’expérience fait que le client les rencontre en marchant et s’en saisit.

Je pose que l’humain face à moi a la conscience des trois certitudes existentielles suivantes : il est né, il va mourir, et entretemps tout change ou peut changer tout le temps : impermanence et permanence sont au menu de son quotidien, entre le début et la fin de son chemin.
Sur ce chemin il marche, il avance, au cœur de cette incertitude certaine. Entre un passé qui est révolu et un futur qui n’existe peut-être pas, dans un Ici et Maintenant qui va constituer le cœur de l’expérience, un présent que j’espère fertile pour lui.

Nous faisons ensemble pour l’instant la liste de ses peurs et de ses projections, qu’il pose à la frontière-contact, elles semblent  modeler le Je du sac à dos qu’il porte et retiennent son engagement.

Je considère que son cheminement, que je vais accompagner en marchant, tout à la fois métaphorique et réel, va permettre au client de construire du sens au travers du lien entre l’expérience de son corps qui marche, comme organisme en relation avec un environnement extérieur, et les métaphores et pensées associées.
Par exemple « faire un  faux pas » ou « se mettre en marche » sera à la fois concrètement corporel, émotionnel, et aussi tout le reste, éminemment signifiant. »