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Travailler en côte-à-côte

Travailler en côte-à-côte

Qu’implique d’accompagner Côte-à-Côte?

L’itinérance accompagnée met en dispositif un partage du chemin, en mouvement, dans un dialogue client(e)-praticien(ne).
Ceci se réalise la plupart du temps en « allant » ensemble, côte-à-côte.

L’intimité du contact latéral.
Bien sûr cette intimité serait impossible à tenir en face-à-face mais là on n’est pas dans la confrontation du regard mais dans le frottement des épaules, des bras. Les autres sens sont exacerbés (ouïe, odorat, kinesthésique) et des infos visuelles sont également disponibles par la vision dite périphérique du praticien.
Peu à peu une sorte de danse marchée débute, à un rythme rapidement synchrone.
On regarde ensemble le chemin devant soi, quasiment depuis le même endroit (le praticien englobant une grande partie du corps de la personne, et elle avec le champ visuel ouvert).
Le contact physique est fréquent et renforcé par l’étroitesse du chemin et la qualité de l’échange intime.

Quelles sont les grandes catégories de postures de « marche-avec »?
Je distingue la posture dite « de discussion » (on partage le chemin mais à une certaine distance, on avance sur plus ou moins la même ligne, on se rapproche et se détache en fonction de la largeur du chemin et de la difficulté du sol). Et là rien ne distinguerait ce style de dialogue d’une simple conversation attentionnée.
Ensuite la posture de conseil, soit, souvent placé devant, en « tirant » vers l’avant pour par exemple tenter de créer un nouveau rythme, de guider, de montrer que l’on peut autrement, etc., soit placé derrière en « poussant » (avec les mêmes motivations).
Ensuite encore la posture dite « de soin » (très rapprochée, au contact, entourante, une attention particulière à éviter la chute, comme penché vers l’autre, regardant où il met les pieds).Côte-à-côte
Pour moi la posture d’accompagnement est autre -même si on empruntera les autres postures pour de bonnes raisons à un moment ou un autre.
Ici il est question de laisser le champ visuel le plus ouvert possible à la personne, sans s’y inclure. Ainsi son « chemin de la suite » est largement ouvert. Il est également important d’être en présence en proximité, afin de faciliter l’échange qualitatif. Ensuite il est question de se synchroniser au mieux et de marcher au rythme de la personne, ni plus, ni moins. Tout ceci à la fois concrètement et métaphoriquement parlant.
Ceci se pratique donc plus facilement « 1/2 pas en arrière », à proximité immédiate de la personne accompagnée.

Travailler côte-à-côte : un évitement? une finalité?
J’ai parfois reçu la critique ou le questionnement, venant en particulier de personnes travaillant essentiellement en cabinet dans un face-à-face de fauteuils, du risque d’évitement du contact s’il n’y a pas la possibilité permanente du regard réciproque.
Il est probable que certains accompagnants aient la crainte de perdre le contact, ainsi qu’une possibilité d’observer, s’ils n’ont pas la vue.
La moindre confrontation visuelle (au moins au début de la marche) peut permettre certaines formes de travail : j’observe souvent, notamment chez les clients hommes, un plus grand et plus long débit verbal dans le côte-à-côte au cours des toutes premières séances. Il semble donc qu’il y aurait à la fois permission plus grande de parler et incitation à éviter d’être trop regardé, confronté.
Passer par des phases d’arrêt de la marche pendant lesquelles je peux me remettre de face est aussi une ressource possible: en étant côte-à-côte je me suis construit une représentation, une forme humaine de la personne, avec certaines caractéristiques. Je dis souvent que « tout se voit » dans la posture de marche sur le côté. En me remettant régulièrement face-à-face, je peux « mettre à jour » cette représentation.
L’utilisation des phases d’arrêt de la marche est fondamentale pour cela, il ne s’agit en rien d’un moment de repos pour l’accompagnant, bien au contraire. Souvent la personne s’est arrêtée pour nous partager quelque chose de « plus important », de « primordial ». Ou bien c’est le surgissement d’une émotion qui arrête le mouvement des membres inférieurs. Ou bien simplement y a-t-il besoin d’une pause, d’un réglage technique d’un vêtement, du sac à dos. Dans tous les cas la présence active de l’accompagnant est requise.Côte-à-côte

Notre objectif « final » devrait être, à mon sens, de se retrouver au plus vite côte-à-côte avec les personnes accompagnées, qu’ils ou elles puissent ressentir notre présence proche, dans  un mouvement, face à un environnement ou un chemin suffisamment clair, jusqu’à ce que notre présence soit si peu perceptible que l’autonomie du client soit maximalisée. Faciliter leur confrontation avec l’environnement vivant plutôt qu’avec l’accompagnant seul.
Bien sûr certains clients voudraient « se laisser porter » ou être guidés, mais l’avantage du travail dehors est que le paysage vient de lui-même proposer des expériences, la passivité n’est pas souvent invitée…

Voir le même chemin devant nous?
Que voit concrètement le client lorsque ses pensées et ses élaborations verbales sont (trop) actives?
Un morceau de chemin « de la suite » au centre-haut de son champ de vision, des bords de nature de chaque côté, et vers le milieu-bas ses chaussures et le tissu de ses jambes en mouvement, ceux du praticien aussi juste à côté. Voilà son univers visuel, son « monde » en chemin. C’est souvent le cas dans les phases initiales de marche. Dans le côte-à-côte le praticien devrait tenir compte de cela. Car pendant ce temps il est, lui, est plus verticalisé, il a accès visuel à l’ensemble du paysage, il voit la forme générale de son client sur le côté, ses mouvements ne sont pas que sagittaux. Il perçoit une réalité très différente dans ce paysage de devant qu’ils vont traverser ensemble.

Où se place le praticien qui s’implique?
Je dirais : à l’endroit où il perçoit son utilité maximale, et dans le respect de sa propre posture et de sa centration. Le face-à-face est bien sûr un choix largement enseigné dans les formations de thérapeutes et autres accompagnants, mais tant d’autres lieux sont envisageCôte-à-côteables, ne serait-ce que pour changer de point de vue, pour compléter sa propre compréhension de son client et de ses processus.
D’ailleurs de nombreux praticien(ne)s de l’accompagnement travaillent côte-à-côte, par exemple lors de l’utilisation de médiateurs (peindre, dessiner, danser, modeler, regarder un film ou une représentation artistique, etc.).

Le risque existe dans cette forme de côte-à-côte de quitter le lien de la pratique relationnelle – qui est notre base- pour se retrouver ainsi « observateur distant ou émerveillé ».
Dans la marche côte-à-côte, le lieu de ce risque est souvent très sensible et clair, on « sait » corporellement qu’on le rejoint ou qu’on le quitte, il est alors assez simple de se réajuster.

 

 

Travailler en chemin « en débat marché » structuré

Travailler en chemin « en débat marché » structuré

Débat marché ?
Saviez-vous que les chemins sont parfois constitués de plusieurs « sous-chemins »? Que l’on peut les organiser, à des fins d’y permettre un échange structuré?

Le travail en chemin réunit les conditions « naturelles » d’une psychodynamique existentielle, au sens d’Irvin Yalom. Les premières tentatives de  » débat marché  » m’amenèrent sur le champ des données existentielles de Liberté et Responsabilité, que Yalom et plus tard Salathé recommandent de travailler ensemble. Un peu comme en imaginant les 2 plateaux en interaction d’une même balance Roberval, recherchant l’équilibre, avec l’influence des poids amenés par celui ou celle qui pèse la situation.

Ainsi voilà que l’on affecte par exemple la gauche du chemin à la Liberté et la droite du chemin à la Responsabilité (ou l’inverse).
La personne qui travaille est placée au centre, c’est le lieu où elle expose dans un premier temps le contexte de la situation qu’elle souhaite aborder, puis la problématique à l’oeuvre qu’elle souhaite tenter d’éclaircir. Nous marchons pendant ce temps.ITISup débat marché
Par exemple lors des nombreux groupes de réflexion en chemin vers « La Retraite » (Sarthe), Olivier Lemire et moi-même pûmes accompagner ces réflexions, nous plaçant dans des rôles d’accompagnants actifs de ces trios discutants et itinérants, donc fructueux!

En situation de groupe, nous voilà donc avec un « avocat » de la Liberté marchant à gauche de la personne, et un « avocat » de la Responsabilité marchant à sa droite. Un  » débat marché  » va donc démarrer, chacun argumentant, dans son rôle, afin d’aider la personne à regarder sa situation de façon dynamique.
Ces séquences durent usuellement de 15 à 20mn et, outre le débat verbal, les mouvements de rapprochement, de séparation, etc. , entre les protagonistes sont également à l’oeuvre, visibles ou ressentis, et débriefés avec l’accompagnant.

L’amplification de chacun des 2 rôles est souhaitée, parfois le « Go Wild » est autorisé, afin d’explorer toute piste créative qui émergerait lors de l’échange.

Une autre alternative, en situation individuelle, est d’accompagner la personne à aller successivement dans les 2 positions gauche et droite, puis dans les 3 de façon dynamique lorsqu’un débat se lance entre ces 3 entités. Une sorte de mise en forme marchée des principes des chaises pour le « Top Dog » et « l’Underdog » chers à Fritz Perls.

Bien entendu, ce principe peut s’appliquer à toute forme de débat marché!
En ITISupervision nous avons par exemple pu aborder la question de l’éthique de l’accompagnant(e) avec à sa gauche la déontologie, les normes, les chartes de la profession et à droite son style personnel, ses envies, sa stratégie, etc, à l’oeuvre dans la situation amenée chez le client final.
On peut également construire les mêmes principes en travaillant sur des polarités.
Le but reste le même : offrir, dans la proximité et la dynamique corporelle de la marche, à la personne qui travaille, des arguments et des instruments de clarification qui lui permettent d’orienter ses choix professionnels avec davantage de conscience.

ITISup débat marché

Mon rôle dans ces ateliers est dynamique, je me déplace tout autour du trio, souvent en marche arrière, dans l’observation fine. Je veille à ce que l’on ne se perde pas dans l’enquête, dans les détails du contexte, dans les questionnements sans fin, pour laisser toute la place à l’argument profitable.

 

Jeûne et randonnée, une expérience hors du commun

Jeûne et randonnée, une expérience hors du commun

Jeûne et randonnée, une expérience hors du commun

Un groupe en recherche:

Ils et elles viennent à Cancale avec des motivations très variées : perdre du poids, détoxifier leur organisme, modifier leur alimentation, apporter du support à un traitement allopathique, revenir « à zéro » comme rituel annuel, diminuer des douleurs inflammatoires, etc, etc.
Je suis novice ici, certain(e)s en sont à leur 3ième, 4ième, 7ième expérience! Je vais donc apprendre!

Nous voilà autour de « la table » en train de prendre contact, de partager nos motivations, nos craintes, nos espoirs, nos expériences et…nos transits intestinaux! Car nous nous retrouvons après la phase initiale dite « de descente alimentaire ».
En effet depuis 1 semaine minimum, nous avons déjà successivement supprimé de nos habitudes les excitants liquides (café, thé, alcool, etc.), les produits laitiers, les produits carnés, les sucres lents, pour ne laisser de place qu’aux fruits et légumes. Donc une transformation est déjà en cours, de mon côté avec une baisse d’énergie notable, surtout en milieu d’après-midi.
Et ce soir nous prendrons une purge qui effectuera un nettoyage intestinal, point de départ de la phase de jeûne proprement dite.

Un accompagnement multiforme

La semaine sans alimentation est rythmée par beaucoup de temps en groupe (chaque jour séances de yoga avec une attention particulière à la respiration, qui me donnent une énergie supplémentaire pour aller randonner ensuite). La rando, 3-4H à un rythme tranquille, au contact des magnifiques paysages de la Côte d’Emeraude, sur le GR côtier. Un temps ensuite de repos plus personnel : j’apprécie vraiment de pouvoir me poser (et de dormir car mes nuits sont un peu perturbées) puis en fin de journée un temps de conférence sur la physiologie, la nutrition, le jeûne thérapeutique, etc.. Enfin une session de méditation pour nous aider à aborder la nuit de façon apaisée.Jeûne et randonnéeJeûne et randonnéeJeûne et randonnée

Lina et Jacques Rouiller co-animent ces stages depuis de longues années.
Très présents, attentifs à chacun, très engagés dans cette démarche, ils ont fondé récemment l’Académie Médicale du Jeûne, qui rassemble des praticiens et médecins impliqués, afin de donner davantage de lettres de noblesse à cette pratique parfois décriée en France.

Développer la clarté de la pensée:
#LinaRouiller et #PhilippeCastan
#LinaRouiller et #PhilippeCastan

Après 2 jours assez difficiles (énergie basse, maux de tête, difficultés de concentration et d’attention, pertes de poids importante modifiant ma posture de marche), je suis quand même assez bluffé de ne pas avoir faim. Je n’aurai clairement jamais faim durant toute la semaine, c’est une découverte réelle pour moi.
Puis, graduellement, l’énergie revient. Nous buvons chaque matin un petit verre de jus de légumes crus et le soir un mug de bouillon, donc l’énergie retrouvée ne vient pas de là! Elle vient de l’interne! Je constate comment mes reins et mon foie travaillent beaucoup pour évacuer, en phase d’acétose. Je connaissais de certaines de mes longues randonnées à alimentation très réduite ces sensations particulières de l’acétose, je les retrouve ici, avec la différence assez fondamentale que cet état se prolonge sur 3,4,5 jours!

Le rire revient, le partage s’intensifie dans le groupe et l’activité quotidienne très accompagnée est soutenante et interactive.
Je me sens vraiment déconnecté de mon environnement quotidien, une forme de travail de clarification, de nettoyage mental débute (et ne s’est toujours pas arrêtée 1 mois plus tard!). Une sensation assez fondamentale.
Je contacte aussi un plaisir à sentir la matière grasse de mon corps se réduire, mais je sais que cet état est transitoire et qu’un nouvel équilibre viendra se mettre en place plus tard, je n’y accorde pas plus d’attention, de même que je ne suis pas intéressé par la lecture de la balance.

Re-manger, bien sûr:

La fin de stage arrive et c’est le temps de ré-introduire de l’alimentation. Dès la 1ère prise alimentaire, ma faim revient!
Nous occupons notre dernière 1/2 journée en commun à la préparation d’un festin, avec beaucoup d’énergie, de partage, de bonne humeur. Toutes les recettes de ces plats sont nouvelles pour moi. Sur la table, les produits et les contenants disposés multicolores me font contacter ces points fondamentaux des sources de la joie que l’on sait identifier comme l’abondance, et l’avalanche de couleurs. De plus mes sensations sont décuplées.Jeûne et randonnée

Après le retour, vient le temps de la remontée alimentaire.
Il semble très utile d’y accorder une attention toute particulière, l’organisme semble comme « surpris » de voir revenir certains aliments, et réagit assez directement. Je prends un certain nombre de décisions sur ma façon de m’alimenter, toujours en vigueur aujourd’hui. Je constate également au retour que ma densité musculaire n’a pas été affectée. Enfin lors de mon itinérance accompagnée suivante, je contacte beaucoup d’aisance, de mobilité, de calme, c’est un bonheur complet.

Donner sa place à une ressource concrète :

Voilà donc un cycle étonnant, d’environ 3 semaines. Je suis beaucoup questionné par mon entourage sur mon vécu de cette expérience, recueillant des réactions mitigées, depuis l’envie jusqu’à la répulsion. Depuis la compréhension d’un soin jusqu’à « c’est dangereux pour la santé ».
Mon expérience ne me montre toujours aucun signe de danger. Par ailleurs, c’est une forme de stage qui demande un engagement préalable, donc la répulsion n’était pas au menu.

Je sais à présent que cette ressource existe, c’est une découverte très cruciale pour moi, et un support pour la suite de mon chemin.

 

Itinérance Active®, la bibliothèque des Podcasts

Itinérance Active®, la bibliothèque des Podcasts

Philippe et Anne Finot, coachs en entreprise et accompagnateurs de randonnée, ont créé Itinérance Active ®, un mode d’accompagnement en itinérance par la marche pour développer charisme et excellence en management.

A partir de novembre 2020, ils publient une série de podcasts témoignant de l’influence de l’itinérance à pieds sur les cheminements professionnels. Les voici ici rassemblés, au fur et à mesure de leur parution sur LinkedInItinérance ACtive

Episode 1 : Marcher pour trouver sa viehttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-philippecastan-ugcPost-6731929892629438464-SC9l

Episode 2 : Trouver sa Voiehttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-philippecastan-activity-6736929180744765440-5L3p

Episode 3 : Vivre à son rythmehttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-activity-6742779745836105728-pzcY

Episode 4 : Se Mettre en Santéhttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_philippecastan-annefinot-itinaezranceactive-activity-6747209390610370560-0THJ

Episode 5 : Contacter ses Ressourceshttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_philippecastan-annefinot-itinaezranceactive-activity-6755446235496353792-7ah3

Episode 6 : Marcher pour activer la Joiehttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-philippecastan-annefinot-activity-6759826117546385408-voAP

Episode 8: Démarrer 2021- https://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-philippecastan-activity-6769958686287892480-ckVV

Episode 9 : Solvitur Ambulandohttps://www.linkedin.com/posts/philippecastan_philippecastan-annefinot-itineranceactive-activity-6775033790306881536-Xuh7

Episode 10 : Retrouver la Joie en Chemin par Sophie – https://www.linkedin.com/posts/philippecastan_philippecastan-annefinot-activity-6780838005629435904-NAG_

Episode 11 : Récits d’Itinérance – https://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-philippecastan-activity-6785123734467555328-eujA

Episode 12 : J’ai peur de manquer – https://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-philippecastan-activity-6792732200703025152-VnYA

Episode 13 : Marcher avec l’Autre – https://www.linkedin.com/posts/philippecastan_itinaezranceactive-annefinot-philippecastan-activity-6797501331692249088-Gviy

 

Marcher dans le désert : une itinérance accompagnée

Marcher dans le désert : une itinérance accompagnée

Quelques jours accompagnés, en itinérance dans le désert

Philippe Castan

Arriver:

Qu’ai-je laissé derrière moi en venant ici, personnes, lieux, activités, possessions? Et comment les ai-je laissé : avec plaisir, déplaisir, soulagement, difficulté?
Et malgré tout comment est-ce que je tente d’en transporter une part ici avec moi, en moi?
Moi et mon simple sac qui prend sa place dans mon dos et sur mes hanches, moi et mes pieds dans le sable qui peinent à trouver un nouveau rythme, moi et mes yeux qui se perdent dans cette nouvelle immensité, moi et mes oreilles qui entendent surtout le silence, moi et ma peau qui ne perçoit que le vent assez froid de cet automne dans le Wadi Rum, moi et ma langue qui goûte mon premier thé du désert.
Comment cet environnement exceptionnel me « force en douceur » dans le vécu du décalage complet.

Itinérance dans le désert

Présence:
L’horloge lumineuse s’est chargée de modifier les repères et cette nuit le ciel ne s’est jamais éteint : explosion d’étoiles d’abord, puis luminaire gratuit de la lune qui a installé un paysage blanc, puis le soleil se lève…tôt, avec les premiers bruits de préparation du thé, juste à côté, et les braises que l’on réveille avec quelques brindilles.
C’est le temps de la présence totale à cet environnement, une nouvelle journée, qui en appellera une autre, on peut commencer à contacter l’itinérance, une forme de continuité.
Comment s’autoriser à être ici totalement présent? Sans cause, sans pourquoi, sans conséquence, sans projection de la suite.
En marchant nous allons pouvoir laisser de la place aux questionnements intimes qui vont émerger de l’expérience, juste de l’expérience.

Itinérance accompagnée dans le désertItinérance accompagnée dans le désert

Relation:
A présent est le temps où je ne sais plus très bien depuis quand je suis parti(e), je parle de « week-end prolongé », j’ai du mal à positionner le jour d’aujourd’hui. Cela fait un « certain temps », donc, que je n’ai plus vu une douche, ni des images qui bougent ou parlent sur l’écran de mon Smartphone (2 conquêtes récentes de notre civilisation, dont ici il semble que je puisse me passer assez aisément…).
C’est le temps de la pleine relation avec cet environnement : non seulement je m’attarde de plus en plus longtemps dans la contemplation du paysage, mais également je remarque nombre de détails jusqu’ici inaccessibles. La marche itinérante en elle-même n’est plus un souci, c’est fluide à présent.
Je peux mettre en discussion des questionnements de plus en plus profonds, de plus en plus en relation avec qui je suis.

Itinérance accompagnée dans le désertItinérance accompagnée dans le désert

Quitter :
Il faudrait à présent conscientiser que nous allons quitter cet endroit.
Quitter nos guides bédouins, quitter nos tentes rudimentaires, nos cheveux envahis de sable fin, quitter ce regard intense et flou happé par le paysage, quitter nos chaussures de marche, quitter nos compagnons et compagnonnes de désert, quitter nos nuits étoilées, cette sensation flottante sous nos pieds, les nuances de rose, d’ocre, de rouge, le vent, nos keffiehs, le sable sous nos ongles, les immensités, le silence, les traces de gerboise, le bois sec pour le feu, quitter cette part de moi-même qui s’est adaptée ici.
Et retrouver celle qui a résisté à s’adapter – qui se fait croire à elle-même qu’elle « n’est pas d’ici ».
Alors… qu’est-ce que j’emporte avec moi de toute cette expérience?
Si je ne le conscientise pas, le retour à un environnement de véhicule, de smartphone, de route, de réseau, de foule, de bitume, d’eau courante, d’aliments, de pluie, de ciel gris, va me le faire clairement et fortement sentir, m’engloutir rapidement dans sa sauce +/- toxique d’abord, puis anesthésiante ensuite.
Mais heureusement j’étais là, posé dans cet endroit du monde, pleinement présent et humble et en y étant ainsi, j’ai appris de moi-même.

Théorie du voyage, de Michel Onfray

Théorie du voyage, de Michel Onfray

Théorie du Voyage – poétique de la géographie

itinérance et voyageLe voyage et le voyageur, vus par Michel Onfray.
J’y retrouve certains des concepts que je prétends mettre en musique lors des itinérances de Chemin Aidant®.
Partir, emboîter le pas des bergers, c’est expérimenter un genre de panthéisme extrêmement païen et retrouver la trace des dieux anciens […].
L’élection de la planète tout entière pour son périple vaut condamnation de ce qui ferme et asservit : le Travail, la Famille et la Patrie, du moins pour les entraves les plus visibles (…).
Asocial, insociable, irrécupérable, le nomade ignore l’horloge et fonctionne au soleil ou aux étoiles, il s’instruit des constellations et de la course de l’astre dans le ciel, il n’a pas de montre, mais un œil d’animal exercé à distinguer les aubes, les aurores, les orages, les éclaircies, les crépuscules, les éclipses, les comètes, les scintillements stellaires, il sait lire la matière des nuages et déchiffrer leurs promesses, il interprète les vents et connaît leurs habitudes. Le caprice gouverne ses projets. (Michel Onfray)

Coaching en marchant, Laurence Falcetta

Coaching en marchant, Laurence Falcetta

Luxembourg, et la « Grande Région » : Laurence Falcetta accompagne des femmes atteintes de cancer, par le coaching en marchant.

Lorsque nous partageons, en 2015, un tronçon en itinérance du chemin du Puy, Laurence me dit que, dans sa posture de coach, corps et esprit avancent ensemble.

Laurence Falcetta, basée à Luxembourg, est une sportive, issue de la formation universitaire STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives), elle a toujours accordé une place centrale à l’unité du corps et de l’esprit.
Après plusieurs années au service de l’éducation physique et de l’animation, elle effectue un premier virage forcé à 180 degré vers les métiers de l’administration et de la comptabilité.
Après 10 années, elle décide de revenir vers ses premiers amours : en 2010, elle commence une période de 4 années de formation en coaching et en relation d’aide. Pendant cette période de transformation, la marche devient le medium, c’est à dire le moyen par lequel elle décide d’aider sur le plan du « Corps » avec les chemins de santé et d’aider sur le plan de l’« Esprit » avec les chemins de sens et le coaching en marchant.Laurence Falcetta

Dans le cadre des chemins de santé, elle organise et anime le projet « Notre démarche la marche » avec la chambre des salariés de Luxembourg, elle encadre pour les Dames de coeur (France-Thionville), la Fondation Cancer de Luxembourg, le club senior Am Duerf (Luxembourg) et pour la ville de Differdange (Luxembourg) des séances hebdomadaires de marche afghane.
Dans le cadre des chemins de sens, elle organise et accompagne un groupe de femmes sur le chemin de Compostelle au Luxembourg, depuis Echternach jusque Metz et plus…
Dans le cadre du coaching en marchant, pour des nouveaux départs, les erreurs de parcours ou les itinéraires bis professionnels ou personnels, elle accompagne des groupes de 1 à 4 personnes en rando-coaching « R.E.V.E.S. » (R comme RELATION, E comme ÉVALUATION, V comme VISION, E comme EVOLUTION, S comme SOUTIEN)

Son site: www.enoya.eu, bonne visite!

Sur les traces des grands marcheurs de tous les temps de Viaux Henri et Jean Malaurie

Sur les traces des grands marcheurs de tous les temps de Viaux Henri et Jean Malaurie

PARCOURIR le monde… à pied ! Si loin que l’on remonte dans l’histoire, on rencontre des marcheurs sur tous les chemins du monde. Des hommes, des femmes qui un jour se sont mis en route. Sur les traces des grands marcheurs de tous les tempsDe ces marcheurs ayant laissé des traces, l’auteur a retenu un petit nombre ; certains humbles et presque obscurs, d’autres devenus célèbres. Quoi de commun entre des personnalités aussi dissemblables que Abraham, Montaigne, Livingstone, Alexandra David-Néel ou Denecourt, sinon la même passion ? Ce n’est pas l’exploit sportif qui les caractérise mais plutôt une quête intérieure. Ils ont à la recherche d’un dépassement de soi, animés par un appel spirituel, par la soif de connaissances, par l’envie de découvrir l’inconnu, de comprendre d’autres cultures… Ils ont le goût du risque, de l’effort physique, du service à autrui… Marcher est avant tout un ébat d’esprit. L’auteur vous invite à mettre vos pas dans ceux de ces marcheurs exceptionnels ! Cet ouvrage est une invitation au voyage, il est là pour éveiller la curiosité, faire rêver et – pourquoi pas – susciter des vocations !

Savoir attendre : Pour que la vie change de Francois Roustang

Savoir attendre : Pour que la vie change de Francois Roustang

Savoir attendre: pour que la vie change » Qu’est-ce qui guérit, qu’est-ce qui fait changer ? C’est la nature, disaient les anciens, c’est la force de la vie. Alors la seule question est : comment piéger la vie, comment la faire venir ?  » Après La Fin de la plainte, qui proposait d’écarter l’inflation de pleurs sur soi, et Il suffit d’un geste, qui rappelait que changer est d’abord affaire d’attitude corporelle, François Roustang prolonge et approfondit sa réflexion sur les conditions du changement intérieur. Il propose rien moins qu’un véritable parcours : accepter sa souffrance, être dans l’action, cesser de réfléchir sans cesse à soi et à son  » problème « , sortir de soi et ne pas chercher l’efficacité, la guérison à tout prix, mais se mettre en position de les trouver. Un cheminement intérieur vers le mieux-être.

Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi de Jean-Christophe Rufin

Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi de Jean-Christophe Rufin

Jean-Christophe Rufin a suivi à pied, sur plus de huit cents kilomètres, le «Chemin du Nord» jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice.
Immortelle randinnée«Chaque fois que Ton m’a posé la question : « Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ? », j’ai été bien en peine de répondre. Comment expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s’y engager ? On est parti, voilà tout.»
Galerie de portraits savoureux, divertissement philosophique sur le ton de Diderot, exercice d’autodérision plein d’humour et d’émerveillement, Immortelle randonnée se classe parmi les grands récits de voyage littéraires.